emmanuelle tiêu

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NOTRE ARBRE FILM
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Dépression, une série de dessins pour préparer le film Notre arbre

Notre Arbre est un film de 10 minutes,
qui s’adresse à un public adulte.
réalisé avec des techniques mixtes
du papier découpé
de la galette de riz découpée et animée sous caméra,
avec des passages en peinture et grattage sur pellicule.

PROPOS DU FILM
C’est un conte poétique sur la transmission d’une histoire familiale entre une mère d’origine cambodgienne et ses 3 enfants.
La mère, Sarika, a été traumatisée adolescente dans les camps Khmers rouges, puis réfugiée en France.
Elle ne dit rien de sa culture cambodgienne ni de son passé.
C’est une réaction normale pour les victimes de guerre.
Mais cette situation creuse un fossé entre elle et ses enfants.

Je souhaite mettre en scène cette difficulté de transmission, avec la question qui m’a guidé durant l’écriture du scénario : Comment peut on parler de ses racines abimées à ses enfants ? Que dire et comment l’exprimer ?

J’ai choisi dans le film d’y répondre avec un ton tendre, enveloppé d’imaginaire, bien que le fond du récit soit dramatique.

Plus précisément, voici l’histoire de NOTRE ARBRE
Nous sommes dans le Paris des années 90.
Sarika et ses enfants vivent en apparence paisiblement, dans leur petit appartement.
Cependant, Jade, sa fille ainée revient du collège avec le devoir de compléter l’arbre généalogique de la famille et demande de l’aide à sa mère.
Sarika, qui n’a jamais parlé du Cambodge à ses enfants, se bloque.
Sa fille insiste :
“ On mange du riz matin, midi et soir, mais tu n’es pas capable de nous parler du Cambodge ?“
C’est un électrochoc pour Sarika.
Son passé la rattrape, des visions surgissent et l’envahissent.
Fébrilement, elle commence alors à écrire ses souvenirs dans un carnet secret…
Cela n’échappe pas à la curiosité de ses enfants.
Un jeu d’allers retours dans le carnet se met en route :
Sarika écrit, les enfants la lisent, Sarika écrit en sachant que les enfants la lisent et les enfants poursuivent ce jeu de dupe, jusqu’à ce qu’un dialogue direct s’installe entre la mère et ses enfants.
Ils finissent par se rencontrer vraiment et construire une identité familiale nouvelle.

Qui sont donc les les personnages qui habitent cette histoire

SARIKA
C’est la protagoniste de l’histoire. Le film est construit autour de son point de vue.
Elle est à la fois forte et fragile.
Forte car elle va toujours de l’avant, elle s’est intégrée facilement en France, elle s’est mariée, elle a divorcé, elle élève seule ses 3 enfants.
Fragile, par son passé traumatique, qu’elle a enfermé dans une boite de pandore qu’elle n’arrive plus à ouvrir.
JADE :
13 ans. Frontale. Adolescente.
Elle met à l’épreuve sa mère. Elle la confronte.
LUCA :
A 11 ans, il a la bougeotte
C’est le moteur de la fratrie.
C’est lui qui prend le carnet sans hésiter, pour le lire.
TOM :
8 ans. Capital douceur, naïveté.
C’est une éponge, il sent quand sa maman va mal.
Il ramène de la tendresse dans le film.

Alors, pour mettre en avant ces personnages et cette histoire, j’ai pensé le film comme un petit théâtre d’ombre.

*Ainsi, une de mes références a été le théâtre d’ombres asiatique pour son atmosphère de conte et son jeu avec les transparences, qu’on peut voir sur cette image. Ainsi pour retrouver cette transparence, j’utilise ainsi la galette de riz (celle utilisée pour faire des nems)
L’aspect texturé et bulleux correspond bien à la peau des personnages comme ici.
De même, l’aspect fragile et vulnérable des personnages est mis en avant visuellement par la visibilité des jointures
Par ailleurs, les découpes assez brutes des marionnettes et animées de manière minimaliste viennent renforcer l’idée d’une mise à nu des paersonnages.

* Les décors ont été inspirés par les papiers découpés chinois offert au nouvel an.
C’est un jeu entre pleins et vides. Ici j’ai laissé une grande part de vide pour laisser place au jeu des marionnettes.

* Les images d’archives que l’on retrouve dans le carnet de Sarika, sont imprimées et rétro-éclairées,
Les détails sont estompés par ce jeu de lumière et de photocopie.
Elles deviennent fantomatiques comme peuvent l’être parfois les souvenirs.
Les images d’archives ne resteront pas toujours dans le carnet et prendront vie dans l’appartement, à l’encre de Chine comme sur cette image sur laquelle une rizière pousse dans l’appartement.

* Pour donner corps aux cauchemars de Sarika, je travaille en peinture et grattage sur une pellicule de 16mm.
Le fait de peindre à une si petite échelle, puis d’agrandir l’image crée une trace lumineuse imprécise qui fait écho à l'évanescence des souvenirs de Sarika.

* Le travail de la lumière est donc le dénominateur commun de l’ensemble des des éléments et des procédés. La lumière lie les images entre elles.

C’est pourquoi j’ai privilégié le banc-titre avec rétro éclairage pour travailler les transparence et parce que car l’animation y est sensible et vibrante.

Un compositing numérique permettra de trouver une finesse des réglages de luminosités entre les images.

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